Électrothérapie : Origine, utilisation et effets sur les douleurs

L’électrothérapie est une méthode qui consiste à utiliser du courant électrique à des fins thérapeutiques.

Elle fait partie de la physiothérapie qui regroupe certaines techniques dont les ondes électromagnétiques pulsées, le radar, les ultrasons, l’ionisation ou la lumière infrarouge.

Efficace et non invasive, cette méthode de rééducation et de traitement de la douleur est autant plébiscitée par les professionnels de santé que par les bénéficiaires.

L’électrothérapie utilise les stimuli électriques pour soulager la douleur et diverses pathologies.

Le courant est appliqué sur la peau, et traverse toutes les couches jusqu’à atteindre le point douloureux.

Elle permet d’accélérer la rééducation (renforcement musculaire), tout en améliorant le confort du patient (réduction des douleurs).

 On la recommande notamment en cas de :

  • blessures de l’appareil locomoteur (tendinite, entorse, lésions ligamentaires),
  • arthrose,
  • douleurs chroniques (lombalgie chronique, cervicalgie, fibromyalgie…),
  • sciatique et cruralgie,
  • atrophie musculaire et déséquilibres musculaires,
  • Blessures du sportifs.

Il existe deux types d’électrothérapie :

  • L’électrothérapie antalgique, qui permet de diminuer les douleurs ponctuelles ou chroniques de l’appareil locomoteur (articulations, muscles).
  • L’électrostimulation, utilisée pour traiter la faiblesse ou l’atrophie musculaire (tonification et renforcement).

Pour fonctionner, le corps produit naturellement de l’électricité, véhiculée via les nerfs essentiellement à destination des muscles.

Dans ce circuit fermé, on considère que le générateur, qui donne l’information, est le cerveau ; les fils, qui transmettent l’information, sont les nerfs et, le moteur, qui réagit à l’information, est le muscle.

Avec l’électrothérapie, les signaux électriques envoyés par l’appareil court-circuitent les informations nerveuses responsables de la douleur. En parallèle, ils stimulent la production d’endorphines, aux propriétés analgésiques.

L’électrothérapie a recours à des courants électriques de basse fréquence (0 à 1 000 Hz), de moyenne fréquence (1 000 à 100 000 Hz), et haute fréquence (+ de 100 000 Hz).

Selon la méthode utilisée, l’électricité peut assurer la détente ou, au contraire, la contraction du muscle ciblé par le traitement.

En général, l’électrothérapie est utilisée en complément d’autres techniques : techniques manuelles (massages, drainages…), exercices physiques modérés, hydrothérapie, thermothérapie…

Le recours à l’électricité à des fins thérapeutiques daterait de l’Antiquité. Elle se faisait par le biais de poissons électriques pour soulager la douleur, l’arthrose ou encore les maux de tête.

Si l’électricité statique date de l’Antiquité, son utilisation médicale, elle, date du milieu de 18ème siècle : on parle alors d’électrisation (« étincelle électrostatique »), encore utilisée par Charcot des années plus tard.

L’électrothérapie est née en 1800 avec l’invention de la première pile qui a permis les courants continus, par Volta.

Les premières électrodes, elles, étaient en argent et datent du milieu du 19ème siècle.

L’électrothérapie regroupe plusieurs techniques dont certaines utilisent les courants électriques, et d’autres, les vibrations, les radiations lumineuses, les ondes électromagnétiques ou encore la bioréaction des muscles.

Deux méthodes thérapeutiques utilisent directement les courants électriques : lionisation et les excitoneuromoteurs.

L’ionisation :

Cette méthode utilise des électrodes, recouvertes d’éponges imbibées de solution minérale ou anti-inflammatoire, posées sur la peau, et par lesquelles passe un courant continu de faible intensité.

Elle est indiquée pour la rééducation de certaines paralysies mais aussi pour son action locale dans les cas de : maux de tête, névralgies, douleurs tendineuses ou articulaires et contractures.

Les excitoneuromoteurs :

Les excitoneuromoteurs utilisent des courants d’intensité discontinus et de fréquence variables au moyen d’une sonde mise au contact de la peau. Les vibrations, délivrées grâce à un générateur pulsé à haute fréquence (ultrasons) ou basse fréquence (infrasons), exercent un effet thermique et un effet de micromassage rapide. Elles sont indiquées pour les douleurs articulaires vertébrales et ligamentaires, et pour réduire les cicatrices.

Les radiations lumineuses

Les radiations lumineuses (infrarouges et ultraviolets) sont recommandées en préparation à certains massages, dans le traitement de l’arthrose, et lors de la phase éruptive du zona (action analgésique).

Les ondes électromagnétiques

Elles sont utilisées pour leur action anti-inflammatoire et circulatoire, pour activer une cicatrisation ou une régénération nerveuse.

La bioréaction musculaire

La bioréaction musculaire (ou « biofeedback »)  est indiquée pour traiter les contractures vertébrales, les maux de tête d’origine psychique (stress), et dans la rééducation motrice.

Une électrode enregistre en continu l’activité musculaire de la zone, ce qui permet au patient de suivre la contraction sur l’écran et de la moduler si besoin.

Pour en savoir plus, n’hésitez pas à consulter notre formation complète sur l’électrothérapie.

TENS (Transcutaneous Electrical Nerve Stimulation) :

Connue depuis les années 70, la neurostimulation électrique transcutanée consiste à diffuser un courant électrique à basse tension, par le biais d’électrodes placées sur la peau, pour court-circuiter les messages douloureux avant qu’ils ne parviennent au cerveau.

Non invasif, le TENS est surtout indiqué dans les douleurs chroniques rebelles, comme les douleurs neuropathiques d’amputation, lorsqu’une prise en charge médicamenteuse est impossible (poly-pathologies complexes, état général précaire) ou en complément quand les médicaments soulagent partiellement.

EMS (Electrical Muscle Stimulation) :

Elle stimule les muscles à l’aide de légères impulsions électriques. Elle est utilisée pour la rééducation physique, la prévention des blessures, l’amélioration de la performance sportive voire la tonification et le renforcement musculaire.

IFC (Interferential Current) :

Le courant interférentiel est l’application de deux courants de fréquences différentes sur une même zone, qui interfèrent l’un avec l’autre créant un troisième courant de basses fréquences.

Il est utilisé pour soulager la douleur aiguë et chronique, les spasmes musculaires et contrôler l’œdème.

L’IFC permet de soulager des lésions plus profondes et peut être couplé au TENS qui agit en surface.

MENS (stimulation neuro-musculaire électrique par micro-courants) :

Le micro-courant est l’application d’un courant électrique de basse fréquence sur la peau afin qu’il interfère avec le courant endogène de la peau (produit par le corps humain et qui permet la communication entre les cellules). Il stimule les fibres motrices des nerfs.

Il est principalement utilisé pour soulager la douleur, contrôler l’oedème, favoriser la guérison des plaies et diminuer l’inflammation mais aussi pour la relaxation musculaire, favoriser la réparation tissulaire et prévenir l’atrophie musculaire.

L’Iontophorèse :

Elle utilise un courant électrique continu et constant qui permet de faire pénétrer un produit dans les tissus sous-cutanés. Elle est utilisée en physiothérapie pour traiter la douleur, l’inflammation et les calcifications.

D’autres techniques existent encore comme le courant russe qui dépolarise les nerfs moteurs (renforcement musculaire) ou le haut voltage qui stimule les fibres sensitives et motrices des nerfs et favorise la guérison des tissus (plaie, douleur aiguë et chronique, spasmes, œdème).

Pour aller plus loin, consultez notre catalogue de formation pour kiné.

Elle permet de moduler la transmission nerveuse, de stimuler la circulation sanguine et de régénérer les tissus endommagés.

Elle réduit donc la douleur, améliore la fonction musculaire et accélère la guérison.

La haute fréquence, comprise entre 70 et 100 H, permet la stimulation des fibres nerveuses et de soulager la douleur. L’effet est presque immédiat, mais ne dure pas après la séance.

La basse fréquence induit une analgésie dont l’effet perdure après la séance.

Indications :Contre-indications :
Douleurs aiguës et chroniques. Pacemakers et autres dispositifs implantés. 
Spasmes musculaires. Grossesse.
Paralysies et faiblesse musculaire. Affections cutanées ou infections locales. 
Inflammation et œdème. Épilepsie.
Avantages :Inconvénients :
Méthode non invasive.Nécessite un équipement spécialisé.
Soulagement rapide de la douleur.Effets limités pour certaines conditions.
Pas d’accoutumance.Risque de mauvaise utilisation sans supervision.
Peu d’effets secondaires.Risque de brûlures ou de réactions allergiques de type eczéma sur les peaux atopiques.
Améliore la mobilité et force musculaire  

Consulter un Professionnel de Santé  

L’évaluation médicale est primordiale avant d’utiliser l’électrothérapie pour écarter les risques éventuels mais aussi pour proposer la méthode la plus efficace possible.. 

Séances d’Électrothérapie :

L’électrothérapie est pratiquée en cabinet médical (neurologue), à l’hôpital, en centre antidouleur ou de rééducation, en cabinet de kinésithérapie ou à domicile sous la supervision d’un professionnel de santé à l’aide d’un protocole validé.

5 à 15 séances, de 5 à 30 minutes chacune, sont nécessaires.

Chaque série de séances est renouvelable 3 fois.

Bien encadrée, l’électrothérapie, utilisée en alternative à d’autres traitements jugés inefficaces, ou en association avec d’autres méthodes ou thérapeutiques, est donc un allié de choix avec lequel il faut compter.

Source :

https://sante.gouv.fr/soins-et-maladies/prises-en-charge-specialisees/douleur/article/les-structures-specialisees-douleur-chronique-sdc

https://www.sfetd-douleur.org/

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