Pose d’un cathéter veineux central PICC Line : Ce qu’il faut savoir

Le Picc-Line est un dispositif médical posé sous anesthésie locale, aux patients hospitalisés ou en ambulatoire, dans un environnement aseptique.

Il s’agit d’un Cathéter Central par Insertion Périphérique, mince et souple, en silicone ou en polyuréthane, d’une longueur de 50 à 60 cm, choisie selon l’anatomie du patient.

Le Picc-Line est inséré dans une veine périphérique du bras. Les plus fréquemment utilisées sont :

–    La veine basilique pour son abord facile, situé au niveau du pli du coude ou à mi-hauteur du bras ;

–    La veine brachiale (ou humérale), plus profonde : son abord est plus délicat du fait de sa proximité avec l’artère brachiale et,

–    La veine céphalique, dont l’abord se situe au niveau du sillon delto-pectoral : elle est plus thrombogène.

Pour réduire le risque de thrombose tout en assurant un débit sanguin adapté autour du cathéter, le diamètre du cathéter ne doit pas excéder le tiers de celui de la veine.

Plus le débit sanguin est important à l’extrémité distale du cathéter, plus la dilution de la perfusion est importante (ce qui permet l’administration des chimiothérapies sur un Picc-Line).

Le système est généralement pourvu d’un connecteur sans aiguille (valve anti-reflux bidirectionnelle) pour réaliser les prélèvements et les injections mais aussi pour le maintenir fermé en cas de non-utilisation.

Le dispositif est maintenu en place grâce à un système « stabilisateur » sans suture (Statlock®), recouvert d’un pansement transparent.

Il peut rester en place plusieurs semaines, voire quelques mois, en fonction du traitement et de l’état de santé du patient.

•      Utilisations Médicales :  

Le Picc-Line est indiqué pour injecter ou perfuser des médicaments (antibiotiques, chimiothérapies conventionnelles, immunothérapies, thérapies ciblées…), des solutés de nutrition parentérale ou d’hydratation et des produits sanguins (transfusions).

Mais, il permet aussi d’effectuer des prélèvements sanguins ou de réaliser des examens nécessitant l’injection de produit de contraste iodé, particulièrement si le Picc-Line est « à haute pression » ou « turbo-ject » (l’extrémité du cathéter est mauve).

•      Avantages pour les Patients :  

Le Picc-Line offre un accès fiable et sécurisé pour les traitements à long terme aussi bien à l’hôpital qu’à domicile.

Il améliore la qualité de vie des patients qui retrouvent une certaine mobilité tout en réduisant fortement les douleurs et l’inconfort qu’induiraient les multiples pontions classiques.

•      Processus d’Insertion : comment se déroule la pose dun Picc- Line ?  

La pose d’un Picc-Line n’est pas douloureuse.

Elle est réalisée par voie percutanée.

Elle s’effectue par un decin anesthésiste-réanimateur ou un radiologue interventionnel grâce à un repérage par radio-fréquence et onde électro-cardiographique, sans recours à l’irradiation du patient.

Le cathéter est inséré à l’aide d’une aiguille fine, dans une veine périphérique de la face interne du bras jusqu’à la jonction de la veine cave supérieure en regard de l’oreillette droite, sous guidage échographique.

La radiographie en continue, y compris après le geste, permet de vérifier son bon positionnement.

L’intervention dure en moyenne 60 minutes.

◦    Entretien et Maintenance :  

Après la pose, le premier pansement est à réaliser dans les 24-48 heures puis tous les 5 à 7 jours en fonction des recommandations du prescripteur.

Il doit toujours être propre, occlusif, transparent (afin de contrôler le point d’insertion) et doit être refait sans délai s’il est décollé, souillé ou en cas de saignement ou d’écoulement suspect.

Le connecteur bidirectionnel avec flush est protégé dans un pansement indépendant et stérile.  Il est à changer tous les 5 jours au moment de la réfection du pansement.

Le professionnel de santé doit aussi surveiller la perméabilité et le retour veineux avant toute injection, qui doit se faire lentement et sans forcer.

Le Picc-Line doit systématiquement être rincé avec 10 ml de sérum physiologique avant et après chaque utilisation ; avec 20 ml après un prélèvement sanguin et, tous les 7 jours en dehors de l’administration des traitements intraveineux.

En cas de diminution du débit ou d’absence de reflux veineux, un rinçage pulsé sera réalisé.

On n’utilise pas de seringues de 5 ml qui pourraient entraîner une sur-pression et la rupture du cathéter.

L’infirmier(e) surveille aussi :

–    Le débit des perfusions ;

–    Les signes locaux : douleur, rougeur, chaleur, induration…

–    Les signes généraux : fièvre, frissons…


En cas de suspicion d’infection (fièvre, frissons, écoulement purulent, etc), de thrombose (oedème de bras ou de la main), de douleur importante au niveau du bras où se trouve le Picc-Line, de rinçage pulsé impossible ou d’obstruction du Picc-Line, il est recommandé de prévenir le médecin référent.

•      Avantages :  

La pose du Picc-Line est moins invasive, plus rapide que celle d’un Port-à-cathéter (PAC) et moins douloureuse que la pose d’une voie veineuse centrale percutanée.

Il facilite les traitements à domicile.

Il peut être utilisé de manière discontinue ce qui permet au patient d’être libre en dehors des soins.

Il n’est pas nécessaire d’arrêter les traitements du patient, y compris les anticoagulants et antiagrégants plaquettaires, le jour de l’intervention.

•      Inconvénients :  

Comme avec tout dispositif intraveineux, il peut y avoir des risques et des inconvénients : infection, phlébite, thrombose, hématome au point de ponction, extravasation, dysfonctionnement du dispositif, occlusion du cathéter, retrait accidentel de la voie centrale…

Certaines activités physiques peuvent également être interdites pour éviter de déplacer le cathéter. 

Sauf avis contraire du médecin, les sports violents et les activités qui impliquent des mouvements répétés des bras sont interdits : sports de combat, de tir, de raquette, le rugby, le golf, les pompes et tractions, les travaux de peinture…

Le port de charge avec le bras où est inséré le cathéter ne doit pas excéder 1kg.

Exceptée la douche à effectuer le matin même, la pose du cathéter ne nécessite pas de préparation particulière.

Il n’est pas nécessaire d’être à jeun.

Après la pose du Picc-Line, des soins de surveillance clinique des complications, la préparation et l’administration des traitements intraveineux et la réfection du pansement seront effectués par un infirmier(e) libéral(e).

Les mouvements du bras devront être limités dans un premier temps. Ensuite, il faudra bouger le bras normalement pour favoriser la circulation sanguine.

Il faudra être vigilant lors du déshabillage pour éviter de tirer accidentellement sur le cathéter.

Les bains et la natation sont interdits. Les douches, elles, sont autorisées, mais le pansement devra être protégé avec un manchon étanche pour rester sec.

La participation active du patient aux soins est indispensable, pendant toute la durée du traitement.

Il doit signaler tout signe inhabituel, toute traction ou choc accidentels du cathéter ; il doit avoir une hygiène corporelle irréprochable, se laver régulièrement les mains, porter des vêtements propres, des hauts avec des manches larges pour éviter les compressions locales ; il ne doit ni toucher au pansement ni au cathéter, tubulures ou robinets et doit immédiatement avertir son infirmier(e) en cas de retrait accidentel ou de saignement.

◦    Comment dormir avec un PICC Line :

Il existe des manchons élastiques à appliquer sur le bras au niveau du pansement pour éviter le retrait accidentel de la voie centrale mais un bandage peut être suffisant à condition qu’il ne soit pas trop serré.

•      Histoires de Patients :  

M P. C, 69 ans, atteint de pathologies cardio-vasculaires instables, amputé des membres inférieurs, porteur d’une sonde vésicale et de 3 plaies d’escarre surinfectées de BMR, est fréquemment hospitalisé pour différentes décompensations.

Il a un état veineux très précaire qui rend difficile l’injection et la perfusion de médicament sur des périodes prolongées.

Ses antibiotiques étaient habituellement injectés en intra-musculaire et sous-cutané après l’échec de pose des voies veineuses périphériques.

Suite à une hospitalisation pour un épisode infectieux majeur (urines et plaies), un Picc-Line a été placé.

Non seulement ce dispositif lui a permis de bénéficier d’une antibiothérapie intraveineuse efficace et sans douleur mais, il a surtout réduit la durée de son hospitalisation, les soins ayant pu être poursuivis à son domicile dans le cadre d’une HAD.

•      Avis de Professionnels de Santé :  

En dehors des risques de complications inhérents aux dispositifs intraveineux, l’intérêt du Picc-Line réside surtout dans le gain de temps qu’il induit : prélèvements sanguins facilités, pas de changement de cathéter à réaliser ou d’aiguille de Huber à poser…

Comme nous venons de le voir, le Picc-Line semble être la solution la plus fiable et la plus sécuritaire pour les traitements intraveineux au long cours, y compris à domicile.

En effet, un mauvais choix de type de cathéter entraîne un risque accru de complications et un inconfort pour le patient qui doit être acteur de sa prise en charge.

Alors, n’hésitez pas à solliciter un avis médical afin de discuter de l’intérêt de la pose d’un Picc-Line chez vos patients à l’état veineux fragile notamment face à la perspective de soins récurrents ou programmés sur le long terme.

Et vous, connaissiez-vous le Picc-Line ? Avez-vous déjà manipulé ce dispositif ? Si oui, quels conseils donneriez-vous aux nouveaux utilisateurs ?

N’oubliez pas, si vous avez aimé cet article, n’hésitez pas à la partager avec vos collègues et les patients qui se poseraient des questions à son sujet.

Source :

https://www.actusoins.com/315932/catheters-midline-et-piccline-des-indications-differentes.html 
 
https://www.cdc.gov/infection-control/hcp/intravascular-catheter-related-infection/?CDC_AAref_Val=https://www.cdc.gov/infectioncontrol/guidelines/bsi/index.html 

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